Premier RDV

Le fait que je sois étranger ne te donne pas le droit à me faire des remarques chaque deux mots. Le fait que je sois née dans un autre pays, ne te donne pas non plus le droit à m’infantiliser. Il faut savoir qu’il y a cent quatre-vingt-quatorze pays dans le monde et qu’ils ne sont pas tous habités que par des enfants. Non, pas du tout. Le fait que tu parles avec des euphémismes ne te fait pas plus sympa, gentil ou bien élevé. Le fait que tu parles de petit accent, n’efface pas le fait que j’ai un grand accent et que je vais le garder. Le fait que tu parles des immigrés pour les arrivants et d’expatriés pour les sortisants te fais voir raciste, oui, c’est un fait. Parce que la langue charge de sens l’univers et la tienne est polluée. Le fait que je sois migrée ne me fait pas une expatriée parce que je n’ai jamais cru à l’idée de la patrie. Il faut dire qu’en tous cas personne t’a demander de venir. Tu avais démarré ta petite entreprise, ton travail à la télé, tes premières publications, tu gagnais ta vie, rien ne te manqué, mais tu voulais plus. Ode à la non-conformité, ça s’appelle capitalisme, Regina. Tu as quitté ton copain comment ce qui retire un abdomen que serve à rien. Un poids de moins. Le fait que je sois célibataire ne me fait pas forcement élargir la liste des gens en solitude, des gens qui meurs pour être en couple, qui rêve une vie à deux. Le fait que je change d’avis ne me fait pas hystérique, ça me fait plutôt humaine, je dirai. Le fait que je couche avec toi, ne me fait pas ta copine. Le fait que tu cherches une relation sérieuse ne me fait pas rêver. Le fait que je ne sois pas loin de la quarantaine ne me fait pas poser des questions, plus que : pour quoi l’inflation ? Et comme je vais faire pour faire le tour du monde tant que les frontières sont fermées ? Ou nous allons, d’où nous venons. Non, le fait que je ne sois pas loin de fêter mes quarante piges ne me fait pas penser à faire une famille. Non, ça n’est pas pour toi. Les personnes, on a trop. Comment tu vas gérer ton envie de vivre pendant les nuits de pleur, ta gueule dans les réunions à l’école, l’éternité de la routine. Tu as décidé de tout laisser tomber et partir. Tu voulais connaître le monde. Tu mourras seule, tu le sais. On va tous mourir tout seuls. Et oui, le fait que tu projetés ton futur ne te fais pas immortelle. Quelle torture vivre avec la conscience du final. Le fait que les animaux ne soient pas conscients du lendemain ne les fait pas éternelles, mais ils vivent mieux. Comme les idiots, oui, ils vivent mieux. De coup, tu manges, tu manges des livres, des hommes, de pizza. Tu avais arrêté la farine et ça t’as fait du bien. Le fait que ça me fasse du bien, ne efface pas le fait qu’elle me manque. Quelle belle drogue la farine. Je trouve que le problème de la boufe est qu’elle nous remplit. Sinon, je peux continuer à manger, bien sûr que oui. Mais aux certains moments ça fait mal. Je me demande sa place dans le podium, bouffe ou sexe ? Difficile choisir. Le fait que je sois grasse ne me fait pas gourmande, le fait que j’ai sois fat ne me fait pas insatiable. Sinon Mariana, elle mérite d’être grosse avec ses bonbons cachés en sud du lit, son sac péter des gâteaux. Mais non, elle fait quarante kilos. Le fait que je mange de la glace avec plaisir dans la rue ne te donne pas le droit à la brutalité. Quelle espèce les mecs, ils se croient tout permis. Bonjour, tu es belle.. Le fait qu’ils ne t’insultent pas, ne change rien au fait qu’ils t’envahissent. Le fait qu’ils ont eu des enfances pourris, qu’ils ne saches pas comme d’adresser à une femme ne change pas le fait qu’il te font chier. Le fait que je porte une minijupe ne me fait pas une salope. Aujourd’hui, je porte la robe décolleté, elle me va bien. J’ai une belle poitrine. Le bleu me va particulièrement bien. Le bleu, c’est une découverte de la quarantaine et de la migration. Avant, j’étais rouge, toujours rouge. Encore un commentaire. Je porte aussi les chaussures nouveau. Le fait que je porte des talons me fait flipper à l’idée de tomber, d’avoir besoin de courir, de m’échapper en courant et ne pas pouvoir. Il a dit à vingt heures au Marengo. Avant, j’étais rouge, toujours rouge. Celui-là du Notre Dame est plus sympa, ils font de la bouffe, ça parle. Je vais arriver en retard. Lui va attendre, ils est chaud depuis notre deuxième message. Le fait que je vienne prendre une bière avec lui ne savais pas dire que je vais rentrer avec lui. C’est ça la première chose que je l’ai dit. Il y a vingt-sept ans, cheveux foncés, sourcils pareils. Il porte encore de l’innocence dans son regarde. Il ne connaît pas la frustration. Je ne craindre rien, si lui fait son con, je me barre. Le fait que je n’ai pas acheté un AK47 ne change pas le fait que des fois, j’envie. Le fait que je sois cache ne me fait pas plus agressive que le fait que la terre est blindée des hypocrite.

— Bonjour, ça va ? On va chez toi ?

Ps: inspirait de Les lionnes – Lucy Ellmann. On l’apelle intertextualité.

Deja una respuesta

Introduce tus datos o haz clic en un icono para iniciar sesión:

Logo de WordPress.com

Estás comentando usando tu cuenta de WordPress.com. Salir /  Cambiar )

Foto de Facebook

Estás comentando usando tu cuenta de Facebook. Salir /  Cambiar )

Conectando a %s

Esta web funciona gracias a WordPress.com.

Subir ↑

A %d blogueros les gusta esto: