
Le recueil de Valentina Viettro, sexualités monstres, n’est pas un répertoire sur la sexualité des monstres, contrairement à ce que le titre pourrait laisser entendre. Pour son auteure, la sexualité est parfois « menstrueuse », mais jamais monstrueuse ! Vous l’aurez compris, le titre est à prendre au second degré, voire au 38ème, pour la chaleur qu’il dégage à la lecture.
Sexualités monstres n’est pas un éventail de pratiques hors norme et totalement déviantes, comme on pourrait s’y attendre en cette période de gestes barrières et distanciations sociales. La norme varie si souvent qu’on ne sait plus bien où elle pourrait se situer, et on s’en contre fiche, mais ce qui est sûr, c’est que le plaisir et le gel hydro alcoolique ne feront jamais bon ménage.
Si monstre il y a, il est a cherché du côté des banquets Gargantuesques et truculents de Rabelais. Sexualités monstres c’est un buffet de réjouissances littéraires qui s’offre dans un décor chaque fois différent, pour nous repaitre d’une écriture vivante et poétique de Valentina. Et pour filer la métaphore, Gargantua le grand gosier si bien nommé se fini sur une devise qui pourrait s’appliquer également à la philosophie de ce recueil : « Faye ce que vouldras » !
L’eau bénite relègue bien loin la référence au catholicisme, pour convoquer toutes les soifs d’aventures, de découvertes de l’autre quel qu’il soit, avec ses failles, ses obsessions, ses quêtes.
Comme une rivière qui coule, l’eau du plaisir nous entraine à travers la singularité des désirs, et la variété des plaisirs charnels mais aussi des plaisirs de la lecture et des voyages. Parce que la lecture est un transport qui peut parfois rivaliser avec le sexe. Même si on cherche avec l’auteure dans « la vie mode d’emploi » de Perec, la recette qui régit les arcanes de la sexualité, il faut bien conclure que nul n’en a encore circonscrit les contours et c’est parfait ainsi !
Floriana Vélasquez
Floraiana Vélazquez est titulaire d’un Master en Arts Plastiques et enseignante certifiée dans cette même discipline depuis 18 ans, depuis 2020 diplomé comment animatrice des ateliers d’écriture à la Université d’Aix-Marseille. Elle a publié en 2015 « L’archipel des Vestiges » aux éditions du non verbal, et en 2017 un recueil de poésies et de photographies. « Le pavillon des Matriochkas » est son tout premier roman, sorti en avril 2019, « Changer la Merde en Or » est son second ouvrage et constitue en quelque sorte les coulisses du premier.
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