Denis et la bite géante//Séxualité Monstres

Ilustración de Fermin Hontou «Ombú»

J’écris pour tuer l’insomnie, même si je n’ai rien à dire. J’écris et j’ignore le téléphone qui sonne depuis une demi-heure et l’horloge qui montre cinq heures du matin. Je n’ai rien à vous dire, je pourrais dire qu’il est cinq heures du matin et qu’une fine neige tombe sur Paris. Denis insiste et insiste au téléphone et au fond c’est ma faute, il peut être de l’autre côté de la porte mais je ne regarderai pas. S’il est là, c’est parce que je lui ai fait comprendre que grâce à cet engin hors norme, à cette verge privilégiée il pouvait tout se permettre. Je n’avais jamais rien vu d’une telle ampleur avant de l’avoir nu devant moi lors ce deuxième rendez-vous, plutôt un café, nous ferions mieux de ne pas aller trop vite et nous avons fini par nous faire mal en se cognant contre les marches de l’escaliers. Divine douleur! Et maintenant Denis, qui pense pouvoir appeler n’importe quand, demander du sexe, sûr d’avoir tous les droits. Je n’y assiste pas, ne lui réponds plus, c’est à lui d’apprendre, mais dans son monde il n’y a pas de leçon, de responsabilité, de reproche. La leçon est pour moi Dans son monde il y a de la légèreté et il se déplace léger à travers la pluie sans se mouiller. Il ouvre la bouche et la lumière sort de ses dents et l’éclat de rire couvre la plainte, il appartient à la classe des princes. Denis, le Prince africain des membres avantagés, il fait en sorte que personne ne se fâche avec lui. Et c’est vrai. Je ne suis pas en colère contre lui, mais je devrais. Denis, mon mannequin érotique, allongé sur un lit à Belleville pendant que je le photographie. Denis et son membre viril de cinq pieds coincé dans ma bouche, me coupant la gorge. Denis et ses mille manières de me donner du plaisir. Denis, léger, léger, en faisant des blagues douces, en utilisant l’ironie comme une aiguille pointue. Denis et sa foutue habitude de m’appeler à tout moment. Je réponds puis je cours pour continuer à écrire, cela fait un an que nous dormons ensemble, mais ce n’est pas vrai, parce que leur silence durent des mois et reviennent sous la forme d’un appel désespéré au milieu de la nuit. Demander du sexe pour se consoler, sexe de dernière minute, sexe cochon… Nous sommes les cochons que nous voulions être. Mais aujourd’hui, non, aujourd’hui je me rends digne, aujourd’hui je ne te sers pas, je ne m’occupe pas de toi, je ne t’attends pas, mais si seulement j’avais le courage, je te dirais, Denis, comme tu me manques, comme je te souhaite ton sexe dans mon esprit impie. Allons, Denis, même si c’est le dernier, mais cette fois n’oublie pas ton portefeuille, cette fois, je dois te facturer.

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